Cet hiver, la neige s'abattait sur la région. Des milliers d''arbres étaient décimés dans le massif de la Clape « A l'Office national des forêts, on ne parle pas de catastrophe écologique sur la Clape ». Toutefois pour Jean-Marc Tissier, responsable de l''unité territoriale de l'ONF sur les quatre-vingts communes du littoral, « les choses sont prises très au sérieux. Pour le moment, on n'avance aucun chiffre sur le nombre de pins touchés. Il faut attendre une année pour apprécier, à l'issue du cycle végétatif des quatre saisons, la dimension des dégâts ». Il n'empêche que depuis ces trois derniers mois, des équipes de sécurisation ont été engagées et que les travaux ne seront pas terminés pour la fin juin, veille des vacances, juste avant l'arrivée des touristes. Aujourd'hui, le dernier rapport de l'ONF sorti et destiné à la Communauté d'agglo de la Narbonnaise révèle que cent soixante-dix hectares de massif nécessitent des interventions prioritaires en terme d'élagage. Six cent soixante autres méritent une action plus limitée mais incontournable. C'est le secteur de la Vigie vers le lieu-dit "Les Abattus", sur Gruissan, qui a sérieusement souffert. Selon Jean-Marc Tissier, « D'ici la fin juin, même si cela reste difficile à apprécier, on aura accompli 50 % des chantiers sur les zones fragilisées ». Le souci, et le représentant de l'ONF ne le cache pas, « c'est la disponibilité des entreprises. Habituellement, en temps normal, on n'en a que trois ou quatre qui travaillent pour nous »... Le second point non négligeable est le coût de ces travaux. Dans leurs budgets, les collectivités n'avaient pas prévu de telles dépenses. « Il faut espérer que des dotations financières seront débloquées à la hauteur des moyens à mettre en œuvre, même si dans l'urgence, le nécessaire a été effectué ces dernières semaines », précise Jean-Marc Tissier. Autant dire que tout ne pourra pas être réglé en un an. Interrogé, Michel Moynier, président de l'Agglo, estime que cela demandera du temps et coûtera plusieurs millions d'euros sans pouvoir donner une réelle estimation. « On a écrit à tous ceux qui peuvent nous aider, l'État, la Région et le Département. On attend les réponses. Déjà pour l'État, il faudra patienter plusieurs mois ». Le président de la CAN assure : « Il y a urgence avant l'été ». Ce dont on est sûr, en revanche, c'est que des équipes de "Narbonne Insertion", près de trente-six personnes, prêtent main forte depuis le début de la semaine au débroussaillage et autres travaux. L'autre danger reste le risque d'incendie. A l'ONF, on croise les doigts. « Il faut être vigilant. Il n''est pas question pour le moment de fermer les zones dites sensibles, au public », répète le chef de l''unité territoriale du littoral. F.D.